Les nouvelles technologies sont de plus en plus intégrées dans les parcours d’apprentissage des apprenants. Comme nous l’avons montré dans un article portant sur les chiffres-clés du Digital Learning, les services formation des entreprises optent de plus en plus pour des plans de formation mixtes (combinant des dispositifs de formation en présentiel et à distance) tandis que les TPE et les petits organismes de formation se numérisent ! Avec la réforme de la formation professionnelle de 2018 et la conversion des heures mobilisées sur le CPF en euros à hauteur de 14,28 euros de l’heure, le e-learning est une piste sérieuse à envisager pour les centres et organismes de formation qui souhaitent faire financer leurs formations par l’État.
Si numériser les formations ne fait pas de doute, par où faut-il commencer ? De nombreux formateurs ou organismes de formation s’engagent dans ce processus en intégrant une plateforme LMS (Learning Management System). Les LMS sont des logiciels permettant de piloter des formations à distance en intégrant différents outils. Les fonctionnalités des LMS sont nombreuses : héberger des contenus pédagogiques, gérer des communautés d’apprenants, gérer toute la partie administrative des formations, etc.
Mais si la clé justement était de débuter par le projet de formation lui-même ? Dans cet article, nous avons analysé le modèle SAMR qui permet aux formateurs de créer des dispositifs pédagogiques numériques.
Définir une stratégie avant de choisir des outils
La tentation est forte d’acquérir d’abord une plateforme LMS avant de mettre en œuvre une stratégie e-learning. Mais cela risque de conduire très rapidement les formateurs à faire face à de nombreuses difficultés. En effet, réussir l’implémentation d’une plateforme LMS nécessite d’avoir une équipe dédiée à la mise en œuvre du projet, de définir en amont les attentes et objectifs des stratégies d’apprentissage, de disposer du temps nécessaire pour tester la solution et recueillir les feed-back des premiers utilisateurs.
Les outils auteur sont des applications ou logiciels permettant de créer des contenus de formation en ligne. Ils seront utilisés par exemple pour assembler ou organiser des images ou des textes. Ces outils permettent d’intégrer facilement des contenus multimédia.
Et si certains optent par un outil auteur e-learning, celui-ci nécessite également de prendre en compte de nombreux éléments : le choix d’une catégorie (applications web, les outils de bureau et les extensions PowerPoint), le budget, l’existence d’une version d’essai, le développement d’un module e-learning linéaire ou non linéaire, l’intégration potentielle dans une plateforme LMS, l’existence d’une communauté d’utilisateurs, etc. Autant d’étapes indispensables qu’il serait dommage de ne pas pas prendre en compte au risque d’être déçu par l’outil ou pire encore d’abandonner tout projet e-learning.
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Le modèle SAMR
Certaines méthodes permettent également de formaliser une stratégie de e-learning. Ainsi, le modèle SAMR est un point de repère pour les formateurs souhaitant introduire le digital dans leurs projets de formation. Cette méthodologie est constituée de 4 niveaux
- Substitution : dans ce cas de figure, le formateur va simplement remplacer une tâche qui était alors effectuée sur un support papier sur un support digital. Il peut s’agir d’un quizz à réaliser sur smartphone par exemple.
- Augmentation : la technologie va non seulement permettre de se substituer aux outils existants, mais elle va également apporter une amélioration fonctionnelle. Concrètement, pour le formateur cela se traduit par l’intégration d’un dispositif digital (exemple : animation vidéo) en amont d’une formation pour y présenter les objectifs et le déroulement de cette celle-ci.
- Modification, cela sous-entend une redéfinition des rôles traditionnels des formateurs et apprenants. Ces derniers ne sont plus en situation passive, en train d’accumuler des connaissances, mais deviennent de véritables acteurs en créant un contenu et en le partageant.
- Redéfinition : la technologie va créer de nouvelles tâches qui étaient jusqu’à présent impossibles à réaliser tant dans la forme (rassembler dans une classe virtuelle différents apprenants et intervenants se trouvant dans des zones géographiques éloignées) que dans le fond (utiliser des outils capables de personnaliser une formation en fonction du profil de l’apprenant).
Cette méthode est une première étape pour tout formateur souhaitant créer des dispositifs de formation 100 % digitale ou mixant le présentiel et le distanciel (le blended learning, pour les amateurs du jargon anglophone).
