Quels sont les effets de la réforme de la formation professionnelle de 2014 dans les entreprises ?

Edit du 24 juin 2019 : attention, les données présentent dans cet article analysent l’impact de la précédente réforme (celle du 5 mars 2014).  Il n’est pas encore possible d’évaluer l’impact de la nouvelle réforme de la formation (loi « Avenir professionnel » promulguée le 5 septembre 2018) . Cet article sera remis à jour dès la publication de données permettant de mesurer les effets de cette nouvelle loi. 

Afin d’analyser l’impact de la loi du 5 mars 2014 sur les entreprises, Cegos a mené en juillet 2017 une étude auprès de 1129 salariés et 180 directeurs des ressources humaines et responsables formation (DRH-RF) d’entreprises de plus de 50 salariés. Ces derniers ont été interrogés sur leur perception de la réforme de la formation professionnelle et ont déclaré qu’elle était « globalement positive ». Ainsi, 6 DHR sur 10 estiment que la loi de 2014 était une bonne loi pour réformer le marché de la formation.


Une réforme bien perçue par les DRH et RF

Les DRH-RF sont 57 % à estimer que le droit à la formation est plus simple et que l’accès à la formation est également plus facile. Cette enquête montre à quel point la perception des DRH et RF de la réforme de la formation a changé quelques années après sa mise en œuvre. En effet, une autre étude menée par Rhexis, un acteur de l’externalisation de la formation, en 2016 révélait que 79 % des responsables formation considéraient que la réforme professionnelle allait complexifier la gestion de la formation.

L’adage selon lequel « il faut laisser le temps au temps » n’aura jamais été aussi vrai ! Le temps en effet a permis d’adoucir les premières frustrations des responsables formation qui ont pu mettre en œuvre au sein de leurs structures une organisation efficiente simplifiant la gestion de la formation.


Un CPF qui divise

A noter : depuis le 1er  janvier 2019, le CPF n’est plus crédité en heures mais en euros. En effet, désormais, ce dispositif de formation est crédité de 500 euros/an pour les salariés qualifiés et travaillant à temps plein et de 800 euros/an pour les salariés qui ont une certification inférieure à un titre RNCP de niveau 5.

Si la réforme de la formation professionnelle a plutôt bonne presse auprès des DRH et RF, le CPF apparaît moins bien perçu pour ces acteurs qui estiment que ce dispositif n’est pas suffisant pour professionnaliser les parcours de formation. En effet, seuls 31 % des DRH/RF considèrent qu’il est « un levier de professionnalisation ».

Le son de cloche est totalement différent pour les salariés interrogés par cette étude. En effet, ils sont 70 % à affirmer « disposer d’une connaissance suffisante du CPF ». En outre, ils sont 62 % à déclarer avoir déjà utilisé leur CPF pour effectuer des formations. Ces chiffres doivent toutefois être relativisés car l’échantillon étudié ne porte que sur les entreprises de 50 salariés et plus.


La formation professionnelle a le vent en poupe chez les salariés  

Le baromètre de l’étude Cegos révèle que près de 99 % des salariés considèrent qu’il est « important de se former tout au long de la vie », un chiffre digne d’une élection présidentielle d’un régime dictatorial… Doit-on conclure que l’amour fou règne entre les salariés et la formation professionnelle ? Pas forcément car ce chiffre doit être nuancé. Non seulement la question a peu de chances de susciter le moindre débat mais encore faut-il pousser peu plus loin l’analyse de l’étude (ou tout simplement faire preuve de curiosité) et apprendre ainsi que seuls 27 % des salariés sont prêts à financer eux-mêmes leurs formations.

La formation oui, mais pas à n’importe quel prix ! La réforme de 2014, et encore plus celle de 2018, est en train de redéfinir les rôles des principaux acteurs de la formation professionnelle en responsabilisant davantage les salariés. En 2017, ils sont encore trop nombreux à considérer que la formation professionnelle doit relever de la seule responsabilité des entreprises. Ces chiffres sont corroborés par la suite de l’étude. En effet, 31 % des collaborateurs d’une entreprise affirment que la formation est la « responsabilité exclusive » de l’entreprise et seuls 4 % d’entre eux considèrent qu’ils sont seuls responsables de leur parcours de formation.

Livre blanc

Organisme de formation : Réussissez votre transformation digitale

Vous êtes un professionnel de la formation et souhaitez exploiter tout le potentiel des nouvelles technologies pour réussir votre transformation digitale ? Vous ne savez pas par où commencer ? Quelles étapes suivre pour optimiser la qualité et la gestion de vos formations ? DIGIFORMA a réuni dans ce livre blanc conseils et bonnes pratiques pour vous aider à concevoir et à animer des parcours de formations digitalisés.


La digitalisation de la formation est en marche !

A noter : le législateur a modifié la définition d’une l’action de formation. En effet, cette dernière inclut désormais de nouvelles modalités de réalisation telles que les formations ouvertes à distance (FOAD) de type: MOOC, COOC. 

Les modalités pédagogiques se digitalisent… C’est du moins ce que révèle Cegos dans son enquête et constate ainsi « une progression du digital et de l’apprentissage distanciel, sans pour autant occulter la dimension humaine ».

La dimension humaine est belle et bien présente puisque les formations en présentielles sont largement représentées en entreprise : 72 % des DRH/RF ont déployé des dispositifs d’apprentissage en présentiel. Toutefois, les formations à distance sont également plébiscitées par 47 % des entreprises interrogées par Cegos. Parmi les dispositifs d’apprentissage à distance les plus utilisés figurent les modules e-learning (53 %) et la vidéo (60 %). Précisons toutefois que les formations mixtes ou « blended learning » se développent dans les entreprises.

Les salariés quant à eux expriment des besoins différents. Quel que soit le dispositif de formation utilisé, en présentiel à distance ou mixtes, ces derniers privilégient l’accompagnement individuel et sont à la recherche d’une prestation de service personnalisée.

Autre tendance révélée par le rapport Cegos : la digitalisation d’une offre de formation des entreprises à leurs salariés. Ces prestations avaient progressé de 38 % en 2016 et devraient atteindre 56 % en 2020.  

Découvrez également les autres documents essentiels pour la formation professionnelle

Découvrez la solution Digiforma

Tout le potentiel du numérique au service de votre activité