Le marché de la formation professionnelle en France : histoire, chiffres-clés et impacts de la loi du 5 mars 2014

Edit du 25 octobre 2019 : attention, les données présentées dans cet article proviennent d’une analyse du marché mené en 2016. Il est en effet trop tôt pour mesurer les impacts de la nouvelle réforme de la formation. Avec la promulgation de la loi « Avenir professionnel », un nouvel article dédié à l’action de la formation en situation de travail « AFEST » a été ajouté. 

Alors qu’une nouvelle loi réformant le système de la formation professionnelle vient d’être votée et validée par le Conseil constitutionnel, nous avons souhaité réaliser une série d’articles consacrés à ce secteur d’activité.

Ainsi, dans un premier article, nous avons identifié 8 dates clés ayant marqué l’histoire de ce marché et avons analysé les actions des principaux prestataires de la formation professionnelle. Dans un deuxième temps, nous avons analysé les dépenses nationales de la formation professionnelle continue en France. Enfin, les résultats publiés par l’étude Cegos nous ont permis de comprendre l’impact de la réforme de 2014 sur les entreprises de plus de 50 salariés.


Les organismes de formation privés dominent le marché de la formation professionnelle  

Bien qu’il existe de nombreux acteurs sur le marché de la formation professionnelle, ce dernier est en réalité très fortement concentré autour de quelques prestataires. Ceux-ci dominent le secteur et réalisent à eux seuls une partie importante du chiffre d’affaires global du milieu. Ils sont également les principaux bénéficiaires des différents financements.

Pour quelle raison ce marché semble-t-il si atomisé ? Le Jaune 2018 permet d’apporter quelques éléments de réponse. Ainsi, ce document révèle qu’en 2011, seuls 1 % des organismes de formation avaient réalisé un chiffre d’affaires équivalent à 3 millions d’euros, ce qui correspond à 45 % du chiffre d’affaires du secteur.

Les chiffres publiés dans la Jaune budgétaire montrent également que les principaux clients des organismes de formation sont les entreprises. En effet, celles-ci participent à plus de la moitié leurs recettes annuelles. Enfin, les bénéficiaires des formations sont majoritairement des salariés. Ce constat pourrait expliquait les raisons pour lesquelles le gouvernement, à travers deux réformes de la formation, souhaite favoriser l’emploi des jeunes.

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Les dépenses nationales pour la formation professionnelle

Le rapport publié par la Dares (la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques) portant sur les dépenses nationales pour la formation professionnelle continue et l’apprentissage en 2015 montre que l’effort de formation —hors dépenses directes des entreprises — est en baisse. Cette légère diminution trouve son origine dans différents facteurs :

  • La suppression de l’obligation pour les entreprises de 10 salariés et plus de déclarer leurs dépenses au titre de leurs plans de formation.
  • La baisse des dépenses d’intervention de l’Etat, de Pôle Emploi, de l’Unidic et de l’Agefiph en matière de formation professionnelle.

Dans ce second volet de ce dossier d’articles, nous avons également analysé les conséquences de la réforme de 2014 sur les dépenses et recettes des OPCA et du FSPP (Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels). La promulgation de la loi du 5 mars 2014 a donné lieu à la création de deux nouvelles contributions : l’une utilisée pour financer le CPF (compte personnel de formation) et l’autre est directement versée au FSPP afin de financer les formations des demandeurs d’emploi. Autre changement introduit par la précédente réforme : le redéploiement d’une partie des dépenses des OPCA en faveur de dispositifs favorisant l’employabilité des jeunes tels que l’apprentissage, les contrats de professionnalisation ou encore les écoles de la 2ème chance.


La perception de la réforme de 2014 par les entreprises : analyse du baromètre Cegos

A noter : le baromètre que nous avons analysé provient d’une étude du marché réalisée avant la réforme du 5 septembre 2018. 

En juillet 2017, Cegos a réalisé une étude auprès de 1129 salariés et 180 directeurs des ressources humaines (DRH) et responsables formation (RF) d’entreprises de plus de 50 salariés. L’objectif de cette démarche est d’analyser les effets de la réforme de 2014 et de montrer la manière dont elle a été perçue par ces acteurs. Nous avons dressé une liste des éléments-clés révélés par cette enquête :

  • La réforme de la formation est bien perçue par les DRH et RF. En effet, 6 DRH sur 10 estiment que la loi du 5 mars 2014 est une bonne loi pour réformer le marché de la formation et 57 % d’entre eux estiment que l’accès à la formation a été simplifié.
  • Le CPF divise les DRH et les RH. Ces derniers considèrent que ce dispositif ne permet pas de professionnaliser les parcours de formation.
  • La formation professionnelle est très populaire auprès des salariés. Ils sont en effet 99 % à considérer qu’il « est important de se former tout au long de la vie ». Un chiffre qu’il faut néanmoins nuancer car l’unanimité de la réponse suggère une question peu clivante ne permettant pas de susciter le débat. Et cela d’autant plus que le reste de l’étude montre que les salariés sont plus frileux à l’idée de financer eux-mêmes leurs formations et seuls 4 % d’entre eux considèrent qu’ils sont responsables de leurs parcours de formation.
  • La digitalisation du catalogue de formation des entreprises est en progression et les formations à distance sont de plus en plus plébiscitées par les employeurs. Les salariés sont plus nombreux à privilégier un parcours de formation individualisé.

En juillet 2017, Cegos a réalisé une étude auprès de 1129 salariés et 180 directeurs des ressources humaines (DRH) et responsables formation (RF) d’entreprises de plus de 50 salariés. L’objectif de cette démarche est d’analyser les effets de la réforme de 2014 et de montrer la manière dont elle a été perçue par ces acteurs. Nous avons dressé une liste des éléments-clés révélés par cette enquête :

  • La réforme de la formation est bien perçue par les DRH et RF. En effet, 6 DRH sur 10 estiment que la loi du 5 mars 2014 est une bonne loi pour réformer le marché de la formation et 57 % d’entre eux estiment que l’accès à la formation a été simplifié.
  • Le CPF divise les DRH et les RH. Ces derniers considèrent que ce dispositif ne permet pas de professionnaliser les parcours de formation.
  • La formation professionnelle est très populaire auprès des salariés. Ils sont en effet 99 % à considérer qu’il « est important de se former tout au long de la vie ». Un chiffre qu’il faut néanmoins nuancer car l’unanimité de la réponse suggère une question peu clivante ne permettant pas de susciter le débat. Et cela d’autant plus que le reste de l’étude montre que les salariés sont plus frileux à l’idée de financer eux-mêmes leurs formations et seuls 4 % d’entre eux considèrent qu’ils sont responsables de leurs parcours de formation.
  • La digitalisation du catalogue de formation des entreprises est en progression et les formations à distance sont de plus en plus plébiscitées par les employeurs. Les salariés sont plus nombreux à privilégier un parcours de formation individualisé.

L’AFEST : l’action de formation en situation de travail 

Les expérimentations menées par la DGEFP dès novembre 2015 en collaboration avec différents acteurs de secteur de la formation professionnelle dont les partenaires sociaux (Copanef, FPSPP) et le Anact-Aract ont donné lieu à la rédaction d’une synthèse sur l’AFEST « action de formation en situation de travail » publié en 2018. C’est ce document qui a permis au législateur de reconnaître cette modalité législative comme « action de formation ».

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